Saga Grande Mêlée Allemande 2024. J’adore faire des tournois, et plus particulièrement les gros évènements, ceux accueillant plus de 30 joueurs, et sur deux jours. Le vivier de combattant est plus large et il y a plus de challenge qu’un tournoi en comité restreint sur une seule journée.
Se déplacer aussi loin reste une aventure à part entière; Un week-end de 4 jours à 500 euros, 1000 km en train, 1 journée de voyage à chaque trajet… Mais ça vaut le détour et ça permet de faire du tourisme, ici dans la Rhur.
Après une matinée de galères (des travaux sur la ligne de train allant de notre bnb à la salle du tournoi), nous voila enfin sur place. Et là le ton est donné ; le tournoi est en allemand, et rien ne sera traduit pour les non germains. A nous d’être vigilants (ce qui me coutera peut être la seconde journée…)
Heureusement nous n’aurons finalement aucun mal à se faire comprendre, ni à comprendre, tout le monde faisant beaucoup d’efforts pour nous faciliter la tâche. Malgré tout l’intégralité des annonces se fait en allemand, et si vous n’y comprenez rien c’est pareil !
Le tournoi porte cette année sur l’Age des Vikings et l’Age des Invasions réunis. Le pool de scénario fait la part belle au contrôle d’objectifs et au corps à corps (points de massacre)
Ma liste
N’ayant pu monter et peindre mes scots à temps, j’ai décidé de jouer mes francs saliens, que j’ai peint eu courant de l’année mais qui n’avaient jamais participé à un évènement. J’adore ce plateau, très mobile, qui peut délivrer de nombreuses charges à répétions, technique dont j’ai fait l’apanage depuis mes pérégrinations espagnoles en terre anglaise.
En choix de mercenaire, j’hésitais entre des fédérés (qui peuvent changer d’équipement entre les parties) et un évêque, dont je suis tout particulièrement admiratif depuis la coupe du monde. J’opte pour ce dernier, d’une part car il va temporiser mes ardeurs combattantes (charger, oui mais pas n’importe quand) et parce qu’il m’offre un bon bonus défensif ajouté à un petit trick de fatigue)
- 1 Seigneur
- 4 guerriers
- 1 Levée
- 1 Eveque
Partie 1 Vieille Querelle contre un Normand
Mon entrée dans le tournoi, contre un joueur d’un certain âge, d’un niveau moyen. Il joue Normand avec une liste classique composée d’une majorité de guerriers javelots et d’une levée arc.
Le scénario Vieille Querelle n’est pas forcément à mon avantage car malgré une bonne mobilité de mon infanterie, le normand a trop de capacités pour esquiver un corps à corps. Je décide donc de placer 2 forêts au centre de la table et de fermer le décor avec un champ, et je passe mon premier tour à aller me planquer dans la clairière derrière les forêts.
Lors de ses premiers tours il tente une grosse charge qui échoue (je sers les rangs et j’ai Mund) et il perd 5 figurines contre une pour moi. Cette tentative va taire ses velléités de charge et il va passer le reste de la partie à me tirer dessus, pour m’avoir à l’attrition.
Sachant que je ne pourrais gagner un duel de tir, je tente une sortie pour prendre sa levée, avec succès, le franc est mobile avec Peuple Franc, suivi de Ban.
Malgré cela le décompte des points tourne au nul. Je constate cependant que son querelleur est toujours dans les L de son bord de table et je tente alors de détourner son attention de ce coté en multipliant les agressions à l’autre bout de la table.
Le compteur de points tourne alors en ma défaveur mais le querelleur ne bouge pas. La partie se termine et lui annonce sa victoire. Je lui montre alors son querelleur et je vous laisse imaginer sa tête.
Victoire !
(Au passage, première accroche avec l’orga, qui m’accuse de manquer de fair play : j’aurais du selon lui annoncer que le querelleur était hors zone… sans commentaire, je pouvais aussi lui donner la partie étant donné sa faction, sa liste et le scénario)
Partie 2 Capture contre un Anglo Saxon
Une bière bue, la seconde partie commence et je découvre mon adversaire et sa liste ; Christian Lemmens est le meilleur ami de Mirco Wenning, l’organisateur (et un très bon joueur) et il joue Anglo-saxons !
Je connais très bien cette faction et son plateau, et par chance, j’ai joué ce scénario dernièrement contre Valérian lors du Tournoi de Grenoble. Pour ne pas passer en Tiers 1, il ne joue QUE 3,5 pts de levées. Le reste étant des guerriers.
Le scénario permet de capturer les objectifs au tour 2 et de scorer au tour 3, il est souvent facile pour le 1er joueur de capturer les objectifs avant même que le second joueur soit en mesure de contester. Une fois l’objectif capturé, vous scorez, sans avoir besoin de rester à proximité.
Je mise donc et remporte le 1er tour.
L’autre chose importante que je sais, c’est que l’anglo-saxon perd énormément en efficacité dès que ses unités descendent en dessous de 8 figurines. Il a de nombreuses capacités de défense mais pas suffisamment s’il est attaqué sur tous les fronts plusieurs fois.
Je vais donc consacrer mes premiers tours à capturer les objectifs et à attaquer sans relâche (multi activations) et la stratégie paye. 3 unités descendent en dessous de 8, et les levées arc explosent à l’impact.
Même si la contre-charge est a chaque fois difficile à encaisser, je conserve l’avantage et Momentum arrivant au bon moment, mes reliquats d’unités, l’évêque et le seigneur font continuer les assauts successifs (je crois ne pas avoir utilisé un seul bonus de dés, et Renversement est un bon moyen de venir à bout des gros packs de levées qui serrent les rangs…
Victoire !
Partie 3 Briser un mur de boucliers (To break a Shieldwall) contre un Normand
Table 6 donc avec horloge de jeu (1h par joueur)
Une partie ou l’on score en points de massacre, avec des bonus/malus en replaçant des objectifs dans la zone adverse. Un scénario ou je suis donc avantagé car les chevaux ça n’aime pas les objectifs et les normands sans chevaux, c’est moins fort (et surtout ça ne se carapate pas, on peut taper dessus sans souci)
Mon adversaire annonce la cadence : il revient de la GM Polonaise, s’annonce comme un excellent joueur, me parle de clock, et commence à parler en anglais hyper vite… Quand on vous dit qu’un tournoi international est stressant, c’est ce genre de cas
L’avantage du Franc saliens, c’est que rien n’est vraiment compliqué au déploiement. Je garde mon calme est place tout le monde en rangs bien serrés.
Il se déploie, gagne la mise de départ et fait son premier tour, principalement du placement. Il a déployé la moitié de ses guerriers à pied mais ne bouge pas son infanterie. Un tir de volée contrecarré par Mund.
Je bouge la totalité des mes troupes grâce à la manœuvre, Peuple Franc, prenant au passage les objectifs et déclenche deux tirs de levées sur 5 cavaliers en bout de ligne : unité éliminée et un dé saga de moins.
Son deuxième tour est des plus curieux : il manque de chance sur ses dés saga, ne faisant que des dés simples, et décide de charger avec sa plus grosse unité de guerriers (12) mon unité de 12 guerriers. Sans équivoque, sa charge est un échec.
A partir de ce moment, la partie est pliée, mes guerriers finissent les siens (miam le guerrier javelot), et toutes mes unités avance, déplaçant les objectifs dans sa moitié de table.
Ses cavaliers tentent quelques tirs, sa Volée est annulée par Mund, et mes prochains tours voit arriver Momentum, deux fois… 12 charges plus tard, il ne reste quasiment plus de normands ; J’ai récupéré au passage ses objectifs et tout est dans sa zone de déploiement…
Victoire écrasante
Fin de journée
Une rude journée de combats. Une vingtaine de bières et un bon repas font que j’oublie d’aller vérifier le tableau de marque. Ma victoire écrasante n’est pas notée et il me manque donc un point au classement. Je m’en rendrais compte trop tard, une fois rentré à l’appart.
Le lendemain, ma tentative de corriger cette erreur est refusée par Mirco, second écueil de la part de l’arbitrage, qui aurait peut être rebattu complètement les cartes de cette seconde journée
LECON : toujours vérifier les affichages de résultats, et surtout quand le tournoi est en langue étrangère…
Partie 4 Régler un litige (To Settle a Grundge) contre un Scot
Table 4 donc avec horloge de jeu (1h par joueur)
Après une bonne nuit de beuverie, il est temps de reprendre le combat ! Cette fois ci nous sommes à l’heure et c’est mon adversaire qui est absent. Il arrivera une demi-heure plus tard. C’est Tim Pasch, l’un des meilleurs joueurs de l’équipe allemande, joueur/arbitre de la coupe du monde et vainqueur de la GM !
Il joue Scot, la faction que j’avais hésité à jouer lors de cette Grande Mêlée. Sa liste comporte 1 garde, 3 guerriers, 1 levée et les Gall Gaedhill.
Sans surprise, il déploie 2 blocs de 12 guerriers, 6 gardes à pied, 6 levées et ses Gael.
Le scénario est taillé pour les factions de corps à corps. Sa faction encaisse, mais surtout elle tape très fort, avec la possibilité de tirer avec la quasi-totalité de sa liste… Et il y ces satanés Gael qui s’activent seuls et peuvent raser une armée…
Je fais alors l’erreur qui me coutera la partie. Je place la ruine à la limite ma zone de déploiement et déploie mon armée autour…
Nos premiers tours voient principalement du moment timide pour lui, du tir agressif pour moi, qui lui enlève 3-4 guerriers de chaque bloc.
Il décide au tour 3 de charger pour éliminer ma levée et la faille de mon dispositif sera cette ruine. Il est défenseur dans un couvert solide, et ses combos éliminent une unité par tour (Mur de Lance & Longues Lances).
Je prends l’ascendant, reprend la ruine, élimine ses deux unités de guerriers et pousse même jusqu’à éliminer ses levées ! Mais j’épuise mes troupes pour y arriver.
Son tour 4 est infame, de 3 dés saga, il passe à plateau plein et chargé, merci les Cerfs à répétition…
La suite est sans appel : ses gaëls balayent mes unités épuisées et ses gardes avec seigneur vont faire la chasse au mien et à l’évêque.
Sans ce beau jet de dé saga, et surtout sans cette maudite ruine, je gagne la partie.
LECON : Ne jamais oublier l’importance du terrain. Surtout que le Scot tire mais pas si fort que ça et surtout à courte portée. J’aurais dû poser la grosse colline pour chasser les décors dans les coins…
Défaite.
Partie 5 Terre Sacrée contre un Gallois
Comme toutes les grandes sagas, la destinée d’un héros est de tomber, car de tels individus ne peuvent se mêler trop longtemps aux mortels… Les Dieux veillent.
Dernière partie contre un Gallois. Mon adversaire est néerlandais, a 7 pts de guerriers et les shiedmaidens.
Terre sacrée est un scénario quitte ou double, et après en avoir joué des dizaines de déclinaisons, je crois que je peux dire que je ne l’aime pas et qu’il me fait toujours défaut.
Néanmoins je reste confiant. Son armée déteste le corps à corps, et sur ce scénario, il va falloir venir chercher les terrains pour marquer des points.
Je prévois de tenir une ruine à ma gauche et de faire le ménage au centre. J’ai une bonne mobilité et j’irais chercher le marais à ma droite si je ne perds pas trop de temps sur la colline.
Mon premier tour est rapide et à l’image de toutes mes parties, j’arrive sur l’objectif grâce à la manœuvre et Peuple Franc et je provisionne mon plateau pour encaisser la tour à venir.
Son premier tour commence avec 5 dragons sur 8 dés saga, un plateau plein, toutes les capacités d’ordre activées, et se finit avec 80% de ma liste éliminée…
Mélange heureux de chance au dé et d’audacieuses charges à répétition (tiens, c’est ma technique ça), et aucune liste ne résiste à ça, surtout avec les très bonnes capacités du plateau gallois.
Je serre les dents et entame mon second tour, et j’arrive en envoyant tout le monde au charbon (contre de l’armure 3 ; il faut juste charger, pas besoin de capacités) et contre toute attente, j’arrive à lui détruite 5 unités, car son premier tour a bien fatigué ses troupes.
Au 3e tour, il continue de grignoter mes dernières forces, et la tendance générale de la partie continue : pas de dé rare ou moyen sur mon jet saga, et trop peu de ressources pour réellement pouvoir remonter : L’une de ses unités est dans le marais et monte le score, alors que la mienne est forcée de sortir de la ruine à cause de la harangue, se fait dépecer au tir et achever par les shieldmaidens…
Je concède la partie au tour 4 en sachant pertinemment que je ne peux plus ni scorer ni éliminer complétement ses forces.
Défaite (amère)
Conclusion
5 parties, sur deux jours, en anglais, ça c’est du retour dans le milieu compétitif ! le second jour est toujours plus dur, avec la fatigue et la concentration nécessaire.
Je suis plutôt satisfait de ma performance et de mon armée. Les francs saliens sont redoutables sur table, avec un subtil mélange de capacités offensives, défensives et une belle mobilité, qui surprend souvent pour une armée de piétons.
Je suis également très satisfait de mon évêque qui m’a globalement permis de tenir plus longtemps à l’attrition, surtout contre le tir léger (petites unités javelots).
Néanmoins, les francs saliens en tant qu’armée de corps à corps ont vraiment besoin que les dés roulent pour eux.
Quelques réflexions sur l’organisation et les règles du tournoi:
- Le système de Tiers, bien qu’intéressant sur le papier s’est révélé assez peu concluant dans les faits. J’ai affronté 3 listes Tiers 1 et 2 listes Tiers 2 et en fin de partie la victoire était sans appel, peu importe le tiers. Peut être donner 1 ou 2 pts de tournois bonus pour les tiers 2 et 3 pourrait vraiment équilibrer les choses.
- La mise pour savoir qui est le premier joueur est vraiment un bon système. Suivant le scénario, il est parfois vital pour une faction de pouvoir choisir qui commence, et c’est bon de ne pas remettre ça uniquement à la chance.
- Les scénarios étaient bons, Capture, To Settle a Grundge et To Break a Shiedwall sont de vrais défis pour un tournoi.
Les à-côtés : L’Allemagne c’est rigolo, ils ne déjeunent pas, ils ne font pas de pause à midi, ils mangent toute la journée des demi petits pains avec une tranche de charcuterie et une tranche de légume.
Avec le café ou la bière, c’est pareil !
Mais ils ont des distributeurs automatiques de bière et ça c’est cool !